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Cetteappétence pour la langue française remonte à loin, expliquait Bernard Pivot en mars 2016 à l'occasion de la présentation de son livre "Au secours! Les mots m'ont mangé" (Allary
Venu Ă Berne pour y donner, samedi dernier, une trĂšs rare confĂ©rence Ă l'invitation de l'Alliance française, Bernard Pivot apparaĂźt ce matin-lĂ fidĂšle Ă lui-mĂȘme plongĂ© dans un livre et dans le canapĂ© d'un salon de la rĂ©sidence de l'ambassadeur de France. Aujourd'hui, ce n'est plus pour prĂ©parer ses plateaux que Bernard Pivot pratique ce mĂ©tier de lire» - qu'il dĂ©crit dans un ouvrage portant ce titre, paru chez Gallimard en 1990. Il est, depuis deux ans, l'un des dix membres de l'AcadĂ©mie Goncourt qui dĂ©cernera son prix le 5 novembre. Une compĂ©tition dont Bernard Pivot assure qu'elle est cette annĂ©e, contrairement Ă 2006 oĂč Les Bienveillantes de Jonathan Littell Ă©crasait tout», encore trĂšs a commencĂ© dans Le Nouvel Observateur, auquel Bernard Pivot avait confiĂ©, Ă la fin de Bouillon de culture, n'ĂȘtre pas intĂ©ressĂ© par l'AcadĂ©mie française. En revanche j'avais dit que l'AcadĂ©mie Goncourt me plairait, parce qu'on y fait trois choses que je sais Ă peu prĂšs bien faire lire, boire et manger. J'avais aussitĂŽt regrettĂ© de ne pouvoir y accĂ©der, n'Ă©tant pas un Ă©crivain.» En 2005, il y a pourtant Ă©tĂ© Ă©lu Ă l'unanimitĂ© C'est la premiĂšre fois, qu'on a fait venir un journaliste. J'en suis trĂšs fier! J'ai hĂ©ritĂ© du couvert N°1 chez Drouant, celui de Jean Giono et de Colette, deux de mes Ă©crivains prĂ©fĂ©rĂ©s. C'est tout de mĂȘme formidable!» lance cet homme Ă l'enthousiasme Temps Comment dĂ©finiriez-vous votre mĂ©tier, entre la tĂ©lĂ©vision et aujourd'hui le Goncourt?Bernard Pivot Dans mon enfance, Ă Lyon, Ă la fĂȘte foraine, il y avait un train fantĂŽme. Un jeune homme montait derriĂšre le chariot, poussait des cris Ă©pouvantables et grattait la tĂȘte des jeunes filles pour leur faire peur. Un jour, Ă l'Ă©poque Apostrophes, quelqu'un m'a demandĂ© quel Ă©tait exactement mon mĂ©tier. Tout Ă trac j'ai rĂ©pondu gratteur de tĂȘtes». Evidemment, je ne grattais pas la tĂȘte des tĂ©lĂ©spectateurs pour leur faire peur, mais pour activer leurs neurones, la circulation dans leur crĂąne, celle du sang, de la curiositĂ©, de l'intelligence pour leur donner le goĂ»t des mots, des phrases, des livres... Je grattais aussi la tĂȘte des Ă©crivains en leur posant des questions. En sus, le personnage principal de mon seul roman, L'Amour en vogue, Ă©crit Ă 22 ans, Ă©tait justement un gratteur de tĂȘtes. Au fond, je n'ai jamais cessĂ© de l' A la fin d'Apostrophes», vous vous disiez lassĂ© par le roman. Le Goncourt vous y replonge. Lire est redevenu une fĂȘte?- Cette lassitude Ă©tait passagĂšre. Je faisais la mĂȘme Ă©mission depuis quinze ans, ça ronronnait. Aujourd'hui, j'ai de nouveau du plaisir Ă lire... les bons Vous ĂȘtes donc redevenu, essentiellement, un lecteur?- Du temps d'Apostrophes, je partais en vacances, dĂ©but juillet, avec dans le coffre de ma voiture les Ă©preuves des romans qui allaient sortir Ă la rentrĂ©e. Je pouvais ainsi prendre de l'avance et prĂ©parer les Ă©missions. J'ai renouĂ© avec ce rite pour le Goncourt, donc, finalement, ma vie n'a pas beaucoup Dans Le MĂ©tier de lire» vous racontiez l'invasion, quasi organique, des livres. Cela continue?- Je reçois moins de livres. Toujours beaucoup de romans, mais moins de livres. Du temps d'Apostrophes et de Bouillon de culture, c'Ă©tait effrayant, j'Ă©tais envahi. Je recevais entre 50 et 80 livres par jour. Je passais un temps fou Ă les classer. En plus de ça, je ne laissais Ă personne le soin d'ouvrir les paquets. Cela faisait partie du plaisir de dĂ©couvrir le livre dĂ©cacheter, enlever le papier, lire la dĂ©dicace, le remuer, le sentir, en lire quelques passages...Une fois dans ma vie, j'ai vu quelqu'un qui avait rendu les armes devant les livres. C'Ă©tait Georges DumĂ©zil, grand linguiste spĂ©cialiste des langues indo-europĂ©ennes, avec qui j'ai fait un tĂȘte-Ă -tĂȘte. Je suis arrivĂ© chez lui et j'ai essayĂ© d'entrer... C'Ă©tait effrayant, dans le couloir il fallait avancer de biais, la camĂ©ra ne passait pas. Puis, on est allĂ© dans son bureau. Sa table de travail Ă©tait recouverte par des monceaux de livres, ça dĂ©bordait de partout, des bibliothĂšques... Je lui ai dit, mais qu'est-ce qui s'est passĂ©? Et il m'a rĂ©pondu Les livres ont gagnĂ©. Ils ont tout envahi.»- La tension monte-t-elle pour le Goncourt? Huit livres sont encore en lice, dont Ni d'Eve ni d'Adam» d'AmĂ©lie Nothomb ou Alabama Song» de Gilles Leroy...-Pas encore. Mercredi, il faudra en Ă©liminer quatre. L'an passĂ©, c'Ă©tait couru d'avance. Il y avait une majoritĂ© Ă l'AcadĂ©mie pour Les Bienveillantes. Cette annĂ©e est peut-ĂȘtre moins brillante, mais elle sera plus intĂ©ressante pour le Goncourt. En ce moment, je suis incapable d'imaginer quels sont, parmi les huit, les livres qui vont rester. Et je ne vous donnerai pas mes Il y a beaucoup de femmes dans la sĂ©lection?-Cinq femmes sur huit. D'aprĂšs Edmonde Charles-Roux, la prĂ©sidente, c'est la premiĂšre fois qu'il y a une majoritĂ© de femmes dans l'avant-derniĂšre sĂ©lection. Cette Ă©volution me paraĂźt normale. Il y a de plus en plus de romanciĂšres, et elles ont du talent.
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Loccasion de rappeler, avec ses mots justes et inspirants, quâil est prĂ©fĂ©rable dâaccepter cette fatalitĂ© avec joie et optimisme plutĂŽt quâavec tristesse et renoncement. Car pour Bernard Pivot, la fameuse expression âcâĂ©tait mieux avantâ est âune formule passe-partout qui est un peu injuste.âBernard Pivot, lors de la remise du Goncourt des LycĂ©ens, le 1er dĂ©cembre 2015, Ă Paris / AFP/Archives D'"Apostrophes", l'Ă©mission littĂ©raire la plus cĂ©lĂšbre de la tĂ©lĂ©vision Ă la prĂ©sidence de l'AcadĂ©mie Goncourt, dont il vient de prendre sa retraite, Bernard Pivot est l'homme qui fit entrer la littĂ©rature dans le salon des Ă l'AcadĂ©mie Goncourt en 2004 -il a Ă©tĂ© le premier non-Ă©crivain Ă rejoindre la prestigieuse institution-, il en Ă©tait devenu le prĂ©sident en 2014, avant de se retirer ce mardi, Ă 84 ans, "pour retrouver un libre et plein usage de son temps".Ce fou de littĂ©rature, dĂ©fenseur acharnĂ© de la langue française et ami sincĂšre des mots, a animĂ© durant 15 ans de 1975 Ă 1990 l'Ă©mission littĂ©raire "Apostrophes" qui, chaque vendredi, Ă©tait suivie par des millions de de la blouse grise des instituteurs d'autrefois, Bernard Pivot est aussi celui qui tenta de rĂ©concilier les Français avec l'orthographe en organisant, Ă partir de 1985, les "Dicos d'or", cĂ©lĂšbre championnat d'orthographe qui a remis la dictĂ©e au goĂ»t du appĂ©tence pour la langue française remonte Ă loin, expliquait Bernard Pivot en mars 2016 Ă l'occasion de la prĂ©sentation de son livre "Au secours! Les mots m'ont mangĂ©" Allary Editions."Je suis un enfant de la guerre. J'Ă©tais rĂ©fugiĂ© avec ma mĂšre dans un petit village du Beaujolais, et mes seuls livres Ă©taient un dictionnaire et les fables de La Fontaine. La Fontaine me parlait de +zĂ©phyr+ ou d'+aquilon+, et Le Petit Larousse me renseignait sur ces mots Ă©tranges", avait-il de ses plus grandes fiertĂ©s est d'ĂȘtre entrĂ© dans le Petit Larousse en Amateur de beaujolais -Homme de lettres, au sens propre, il n'a Ă©crit Ă ce jour que deux romans "L'amour en vogue" 1959 et "Oui, mais quelle est la question?" 2012. En parallĂšle, il est l'auteur de plusieurs essais, sur la langue française, mais aussi sur ses deux autres grandes passions le vin et le Ă Lyon le 5 mai 1935 dans une famille de petits commerçants, il a passĂ© son enfance dans le Beaujolais et Ă©tait connu pour ĂȘtre un amateur Ă©clairĂ© des vins de ce terroir. On lui doit notamment un "Dictionnaire amoureux du vin" Plon, 2006 qui fait autoritĂ©. Fou de foot, il est restĂ© fidĂšle Ă l'AS Saint-Etienne et Ă l'Ă©quipe de derniĂšres annĂ©es, il a Ă©tĂ© trĂšs actif sur Twitter avec plus d'un million d'abonnĂ©s, partageant ses humeurs et ses au-delĂ de toutes ses activitĂ©s, c'est en tant que journaliste qu'il aime se dĂ©finir. AprĂšs un passage au ProgrĂšs de Lyon, il entre au Figaro littĂ©raire en 1958. Chef de service au Figaro en 1971, il dĂ©missionne en 1974 aprĂšs un dĂ©saccord avec Jean d'Ormesson. L'acadĂ©micien aux yeux bleus sera nĂ©anmoins le recordman des passages dans les Ă©missions littĂ©raires de des invitĂ©s inoubliables -C'est le jour de l'an 1967 que Pivot apparaĂźt pour la premiĂšre fois Ă la tĂ©lĂ©vision, pour Ă©voquer Johnny Hallyday et Sylvie Vartan...En 1974, aprĂšs l'Ă©clatement de l'ORTF, il lance "Apostrophes", diffusĂ© pour la 1re fois sur Antenne 2 le 10 janvier 1975. Il fonde la mĂȘme annĂ©e avec Jean-Louis Servan-Schreiber le magazine Lire."Apostrophes" devient le rituel incontournable du vendredi soir jusqu'en 1990. Il anime l'Ă©mission en direct, introduite par le concerto pour piano numĂ©ro 1 de Rachmaninov. On y rit beaucoup, on s'insulte, on s'embrasse... Le public adore et les ventes de livres gĂ©ants des lettres se succĂšdent dans le "salon" de Pivot qui sait crĂ©er une intimitĂ© avec ses invitĂ©s et rĂ©unir des duos improbables. Il y aura des moments inoubliables Cavanna taclant un Charles Bukowski ivre, avec un fameux "Ta gueule, Bukowski!", l'interview de Soljenitsyne, de Marguerite Duras ou de Patrick Modiano. Sagan, Barthes, Bradbury, Bourdieu, Eco, Le ClĂ©zio, Badinter, Levi-Strauss ou encore le prĂ©sident Mitterrand seront ses invitĂ©s. En 1987, il interviewera clandestinement Lech Walesa en il soumet ses invitĂ©s au "questionnaire de Pivot", inspirĂ© de celui de "Apostrophes" s'arrĂȘte, l'infatigable Bernard crĂ©e "Bouillon de culture", Ă l'horizon plus large que les livres. L'Ă©mission cesse en juin 2001. Le dernier numĂ©ro rassemble 1,2 million de tĂ©lĂ©spectateurs. Ce passionnĂ© de littĂ©rature tient rĂ©guliĂšrement une chronique dans le Journal du Dimanche. Ăplus de 80 ans, le journaliste est lâinvitĂ© de François Busnel sur France 5 pour son livre Au secours ! Les mots mâont mangĂ© (Allary Ăditions). Une dĂ©claration dâamour Ă la langue